Le problème de la mémoire de la douleur
- ludovicgermont
- 15 juil. 2022
- 3 min de lecture
Le but de la douleur est d’ aller dans l’action, vous faire réagir, de préférence pour vous protéger. La douleur est une alarme et les alarmes sont destinées à déclencher une action.
Dans le cas de nombreuses blessures aiguës, l‘alarme de la douleur est performante et utile. Elle vous empêche de continuer à marcher si vous vous êtes cassés la jambe. Le problème réside dans le fait que de nombreuses alarmes peuvent se déclencher sans qu’il y ait réellement un danger.
Cependant, à plus long terme, l’alarme de la douleur n’est plus très optimale. Cela signifie que le système d’alarme est déconnecté du problème initial. Les alarmes ne nous indiquent pas la quantité de fumée, ni même s’il y a un feu. Un détecteur de fumée peut même se déclencher quand il n’y a pas de fumée. Notre système d’alarme de la douleur fonctionne de la même façon : le feu peut être éteint alors que l’alarme continue de sonner.
De plus, lorsque l’on ressent de la douleur depuis longtemps, le système d’alarme devient plus sensible.
Les points importants à prendre en compte :
1. De quoi nous informe une alarme ?
2. Est-ce que la puissance d’une alarme nous renseigne sur l’importance des dégâts ?
3. Les alarmes se mettent-elles souvent en route sans qu’il y ait de dégâts, de feu ou même de problème ?
4. Est-ce qu’une alarme qui se déclenche sans cesse peut constituer un problème en soi ?
5. Pouvons-nous modifier la sensibilité de l’alarme ?
6. Si vous comprenez pourquoi votre alarme continue de sonner, pourriez-vous lui accorder moins d’importance et vous préoccuper d’autre chose ?
“Tout comme une bonne vieille habitude, la douleur peut refaire surface”
La douleur est d’origine multidimensionnelle et lorsqu’elle persiste, elle est plus souvent liée à un problème de sensibilité qu’à une blessure ou à la présence de nociception au niveau des tissus.
Quand la douleur persiste, c’est un peu comme si nous devenions « meilleurs » pour la produire. Il se peut que nous devenions plus sensibles, c’est pourquoi les activités, les mouvements ou l’environnement que nous pouvions tolérer sont à présent susceptibles de déclencher de la douleur. Cette sensibilisation est assez habituelle et modifie différentes composantes de notre vie quotidienne :
Une odeur vous a-t-elle déjà rappelé un souvenir ou fait ressentir une émotion ?
Vous êtes-vous soudainement rappelé un vieux souvenir lors d’une balade dans une rue de votre enfance ?
Vous rappelez-vous de l’époque où fumer est devenu interdit dans les bars ? Les propriétaires craignaient une éventu- elle baisse des recettes, boire et fumer étant des comportements liés, facilités l’un par l’autre.
Les êtres humains sont des êtres d’habitudes et la douleur fonctionne de manière similaire.
C’est comme si nous apprenions à être plus performants à produire de la douleur. L’apprentissage et l’expérience se développent en créant des liens avec d’autres éléments. On se souvient plus facilement des paroles d’une chanson en fredonnant sa mélodie. C’est parce que ces paroles sont liées à la mélodie qu’il est plus facile de s’en rappeler ! C’est pareil avec la douleur.
Vous pouvez donc créer de nouveaux souvenirs et de nouvelles associations. Cela signifie que si vous avez associé un mouvement ou certaines activités à de la douleur, ou bien la peur et l’inquiétude à un mouvement, il est possible de modifier ces associations. Une grande partie du traitement consiste par commencer à vous confronter à des tâches peu douloureuses. Il se peut que vous réalisiez ces tâches légèrement différemment, plus doucement, pour vous y habituer et ainsi former de nouvelles associations positives au travers de ces mouvements.
Consultez le chapitre IV pour plus d’informations concernant les contributeurs de la douleur et pour vous aider à créer de nouvelles activités sans douleur.
Greg Lehman, extrait 2.
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